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Milde et cie
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17 décembre 2009

[ Partie 3 ]

Marchant d'un pas lent, Jay était plongé dans ses pensées. Il avait mille et une questions en tête et aurait aimé en avoir les réponses, mais il ne les avait pas. Elles viendraient très certainement un jour où l'autre, se disait-il. Jay était un jeune homme qui aimait bien philosopher. Il s'interrogeait souvent sur plein de sujets et tentait d'en trouver lui-même les explications, qu'elles fussent logiques ou non. Jay était également un garçon responsable, patient et sage. Il était muni d'une maturité que peu de gens de son âge possédaient. Physiquement, il n'était pas en reste. Grand blond aux yeux bleus, il avait tout d'une vedette de cinéma. Jay était assez bien bâti et cela lui procurait une confiance qui le rendait séduisant.

La grande rue sur laquelle Jay se baladait, était presque déserte, démunie de ses nombreuses voitures et de ses centaines de piétons qu'elle supportait le jour. La quasi-absence de bruit, de vent et de tout autre mouvement faisait de la rue un lieu encore plus inanimé. C'était très perturbant pour quiconque n'avait vu la rue que de jour.

Jay marchait sans savoir réellement où il allait. Il n'avait pas de destination visée, il avançait selon le désir de ses pas. Malgré tout, il sentait, d'une certaine façon, vers où il se dirigeait, ou plutôt, vers qui. Quelqu'un l'attendait quelque part, quelqu'un voulait le voir à tous prix et c'est inconsciemment qu'il s'en allait vers cette fameuse personne.

Après plusieurs minutes, Jay s'arrêta devant une ruelle sombre, leur ruelle sombre. Une foule d'événements différents s'était passée dans cette ruelle. Nostalgique, il décida d'y entrer un peu pour se les remémorer. Il s'assit sur un vieux banc d'automobile sur lequel plusieurs trous laissait sortir de la mousse et se mit à penser à tout ce qui s'était passé à cet endroit. La ruelle avait été un peu comme un refuge, un lieu réconfortant pour lui et ses amis où chacun avait pu demander de l'aide aux autres en cas de besoin. Elle avait été grandement utile quelques années auparavant, à une époque où il vivait certaines difficultés. Maintenant, la ruelle n'était plus tellement utilisée, beaucoup des personnes faisant parti de la gang de Jay était déménagées dans d'autres villes pour étudier. Pour certains qui étaient restés, cette cachette restait un symbole et ils s'y réfugiaient encore de temps à autre.

Les larmes aux yeux, Jay se leva et poursuivit son chemin. Ses pas le menaient toujours vers une destination inconnue, mais il se laissait faire. Les rues étaient toutes aussi calmes, mais il n'en était pas étonné vue l'heure qu'il était. En marchant, il regardait le ciel qui se dégageait, les quelques étoiles qui brillaient et la lune qui, ce soir-là, était pleine et lumineuse.

Soudain, Jay entendit des cris. C'était ceux de Sébastien! Il reconnaissait sa voix! Il commença à courir pour aller le rejoindre, mais il trébucha à cause d'un couvercle de poubelle qui traînait par terre et qu'il n'avait sensiblement pas vu. Il resta allongé sur le béton froid un moment. En se relevant, il entendit quelqu'un dire en riant:

« Alors, toi aussi tu es tombé dans le couvercle de poubelle?
- Sébastien! s'écria Jay en le prenant dans ses bras. Je suis content de te voir! Je commençais à m'inquiéter pour toi! Tu es parti avant le souper sans m'avertir et tu n'es jamais rentré...
- Je sais, soupira Sébastien. Il fallait que je parle à Maxime, mais il n'a rien voulu comprendre.
- À propos de nous deux?
- Oui, à propos de nous...comme j'avais l'intention de le faire depuis plusieurs jours... »

Il se mirent à marcher dans la direction de leur appartement. Le silence s'installa.

« Et il n'a pas compris? questionna Jay après un moment.
- Non, quand je lui ai dit ce que j'avais à lui dire, il a fui, répondit Sébastien, et il me fuit toujours. Je l'ai retrouvé dans la ruelle, mais il est parti en courant et il s'est enfermé chez lui. J'ai essayé de lui parler au travers de la porte, mais rien à faire. Je vais lui laisser le temps de digérer tout ça et après j'irai lui parler. Je ne veux pas que ça reste comme ça...
- C'est sans doute la meilleure chose à faire... »

Sébastien s'arrêta.

« Excuse moi de t'avoir inquiété...
- Ce n'est rien Sébastien, ce n'est rien..., dit Jay en prenant les mains de Sébastien.
- Je t'aime Jay, tu le sais?
- Oui, je le sais. Et je t'aime aussi Sébas... »

Ils s'échangèrent un regard pétillant qui se poursuivit par un léger baiser.

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