[ Partie 2 ]
Soudain,
tout s’écroula autour de Maxime. C’était comme s’il avait fait
insertion dans un horrible cauchemar. Il était figé sur place, comme
une statue de pierre, incapable de faire le moindre geste. L’espace qui
l’entourait était devenu embrouillé et incertain. En arrière-plan, il
distinguait une voiture qui semblait rouler au ralenti, mais au premier
plan se trouvait Sébastien, debout devant lui, tout aussi surpris et figé. L’ensemble du décor inanimé laissait croire à une photo.
Maxime
faillit partir à la course pour fuir son ami, ou plutôt, son ancien
ami, mais il se retint. Après tout, peut-être que discuter du problème
l'aiderait à mieux accepter la situation.
«Non, se dit Maxime,
tout ça s’est fait trop rapidement. Essayer de parler ne servira à
rien. Et puis, je n’en ai aucunement envie!».
L'envie de fausser compagnie à Sébastien
revint à l'esprit de Maxime et c’est à ce moment que leur regard se
croisèrent. Il n'arrivait pas à croire ce qui arrivait. Pourquoi?
Pourquoi est-ce que ça lui arrivait à lui, alors qu'il y avait des
milliards d'autres personnes sur la planète? Il n'avait rien demandé
pourtant. Sans perdre une seconde, Maxime prit la fuite, emporté par le
surplus d'émotions. Sébastien attendit et décida de le poursuivre.
«Il ne s’en tirera pas comme ça!», se dit-il.
Au premier coin de rue, Maxime prit le chemin de gauche. C’est ainsi que Sébastien devina la destination de sa proie. Puis, trois intersections plus tard, ils tournèrent encore une fois à gauche.
Maintenant,
les deux jeunes hommes se trouvaient sur la rue de la maison de Maxime.
La poursuite prendrait fin bientôt. En traversant une rue, Maxime vit
que Sébastien
s’était rapproché. À la traverse d’une seconde rue, un automobiliste
faillit les frapper. Il klaxonna et, en ouvrant la fenêtre, cria des
bêtises aux deux garçons qui continuèrent leur course sans trop se
préoccuper de l’incident.
Maxime voyait sa maison; c’est là où
il irait se cacher. Pour le moment, ses parents n’étaient pas là, donc
il pourrait avoir la paix. Il n’aurait pas à répondre à leurs
questions, toutes plus absurdes et fatigantes les unes que les autres.
Il était presque arrivé, mais Sébastien savait que la proie retournait au bercail et il se mit à courir du plus vite qu’il en était capable pour le rattraper. Malheureusement pour lui, il trébucha sur un couvercle de poubelle qu’il
n’avait pas vu et Maxime put alors prendre une large avance. Ce dernier
pénétra dans la cours de sa demeure et entra par la porte arrière. Il
l’a verrouilla à double tour et reprit son souffle. Sébastien
commença à frapper de toutes ses forces dans la porte, mais c’était
peine perdue; Maxime n’avait nullement l’intention de lui ouvrir.
Pourtant, Sébastien ne baisserait pas les bras si facilement. Il devait parler à son ami. C’était très important pour lui.