[ Partie 4 ]
À Félix, le premier qui va lire cette suite en primeur, en rentrant de l'école, vers 17h.
Après avoir bien verrouillé la porte,
Maxime reprit son souffle. Il s’assit à la table de la cuisine et se mit la
tête entre les mains. Sébastien donnait des coups si forts dans la porte que
Maxime avait peine à se retenir pour ne pas se lever et aller lui donner un bon
coup de poing… cela l’aurait tellement défoulé… Mais il résista. Une fois que
Sébastien eut fini de frapper à la porte et de crier pour que Maxime la lui
ouvre, ce dernier monta dans sa chambre et frappa son oreiller, comme sa mère
lui avait appris à le faire lorsqu’il était jeune enfant. C’est ainsi qu’il
recommença à se poser un tas de questions. Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?
Pourquoi son meilleur ami avait-t-il été ciblé? Pourquoi avait-il dû être la
personne sur dix à être homosexuelle? Pourquoi était-il devenu un de ces
gens-là? Qu’est-ce qui l’avait forcé à rejoindre leurs rangs? N’était-il donc
pas capable de faire comme tout le monde? Pourquoi fallait-il qu’il fasse
toujours les choses différemment des autres? Pourquoi Jay était-il dans le coup
aussi? Lequel des deux avait-il entraîné l’autre dans ce complot? Pourquoi Jay
avait-il fait ça? C’était une évidence, il était destiné à toujours tout
gâcher… Jay était un vrai con! Voilà tout. Personne n’est parfait et lui il
l’était tellement. Par contre, maintenant, Maxime savait que Jay avait lui
aussi un défaut, et un horrible défaut en plus. C’était à cause de lui que
Sébastien avait viré aux hommes… c’était dégoûtant…Il s’imaginait Jay et
Sébastien en train de… il valait mieux ne pas y penser…
Il était maintenant 3h14. Maxime
descendit dans le salon et remarqua un nouveau message sur le répondeur.
« Pas encore Sébastien,
j’espère…»
Avec dédain, il appuya sur le
bouton de lecture des messages du répondeur.
« Vous avez un nouveau message,
entré à 22 heures 15 minutes, mercredi le 17 août.
« Salut Maxime, c’est maman.
J’étais certaine que tu serais à la maison, je t’avais pourtant demandé d’être
là ce soir. J’avais des choses importantes à te dire concernant la fin de notre
séjour au chalet. Rappelles-moi avant 23 heures, sinon je te rappellerai demain
matin. Ça m’inquiète un peu… j’espère que tu vas bien et qu’il ne t’est rien
arrivé de grave…je t’aime mon chéri. Passes une bonne nuit. »
Avec toute cette histoire, il
avait oublié de rester à la maison pour prendre l’appel important de sa mère.
Il était trop tard pour l’appeler à l’instant, alors il décida d’attendre
qu’elle rappelle le lendemain matin, enfin, dans quelques heures…
Le jeune homme prit un bon grand
verre d’eau et sauta au lit. Il eut de la difficulté à s’endormir, toujours les
mêmes questions qui lui trottait dans la tête.
Le matin, il se réveilla avec le
bruit du téléphone qui sonnait. Inconscient que c’était ses parents qui
rappelaient, il décida de laisser sonner. Quelques minutes plus tard, il prit
conscience que le téléphone devait provenir de sa mère, alors il courut vers le
répondeur. Sa mère lui avait laissé un second message, lui demandant de la
rappeler le plus tôt possible. Elle lui disait aussi qu’elle était très
inquiète qu’il ne réponde pas à ce deuxième coup de fil. Il savait que sa mère
s’inquiétait beaucoup avec rien et il savait aussi qu’elle pouvait à tout
moment mettre fin à son voyage pour être sûre que tout allait bien à la maison.
Sans perdre une seconde, il chercha le numéro de téléphone du chalet dans le
petit livre juste à côté de l’appareil, décrocha le téléphone et composa le
numéro. Une dizaine de « Dring! » sonna, mais personne ne répondit.
Cela l’énervait de ne pas pouvoir entrer en contact avec sa mère. Il ne pouvait
pas être au courant de la date de leur retour. Il ne saurait donc pas jusqu’à
quand il aurait la maison et lui seul. En plus, elle était dans un vrai bordel
et il avait pas mal de ménage à faire.
Soudain, quelqu’un frappa à la
porte. Ses parents? Déjà? Non, le chalet était à plusieurs heures de la maison,
impossible qu’ils aient eu le temps de faire le trajet en quelques minutes. Qui
d’autre? Sébastien? Il espérait que non… sinon, il mangerait son poing dans la
figure, ce salaud. Il entreprit de regarder qui était là avant d’ouvrir la
porte, question de savoir comment réagir.
Par le coin de la fenêtre il
aperçut qui c’était. C’était Justine! Cette fille, c’était une de ces amies,
une fille pour qui il avait le béguin. Et lui, il était à moitié nu, en simple
sous-vêtement, pas lavé, les cheveux dépeignés!
Elle cogna une deuxième fois
puis, elle regarda la fenêtre. Elle vit la tête du jeune homme et contente,
elle lui fit un signe de la main. Ah non! Maxime n’avait aucune idée de ce
qu’il devait faire! Devait-il lui répondre malgré cet accoutrement et risquer
de détruire ses chances avec elle alors qu’elle pourrait le prendre pour un
obsédé sexuel? Ou bien devait-il rester caché et ne pas lui répondre, au risque
qu’elle soit fâchée contre lui et qu’elle ne veule plus jamais lui parler?
Auquel cas ses chances avec elle serait aussi anéanties…